Les couteaux japonais coupent très bien. Il est difficile de les aiguiser, mais se concentrer calmement et entièrement sur la pierre à aiguiser est un excellent exercice spirituel.

Je ne suis pas cuisinier, donc je ne possède pas autant de couteaux que sur les photos, mais malgré tout, un seul couteau en acier qui me tient bien en main offre une qualité de coupe incomparable par rapport aux couteaux en acier inoxydable ou en céramique. Si on poignarde quelqu’un avec ça, ce ne serait pas sans conséquence…
Alors que j’utilisais ce couteau pour préparer des Shumai (bouchées vapeur au porc), tout était prêt pour l’étape finale : envelopper la farce dans la pâte.
Mais j’avais oublié de décongeler les feuilles de pâte !
Pris de panique, j’ai essayé de séparer les feuilles avec le couteau à la lame aiguë et… Aïe !
Un filet de sang s’est mis à couler.
Travailler à la va-vite, manquer de concentration, avoir l’esprit ailleurs… c’est dangereux.
Mon maître de Tai Chi m’a dit : « Ne pense pas que tu tiens une épée, imagine que tu portes un bébé. » Même avec une épée en bois, si l’état d’esprit de celui qui la manie est instable, aucun bon résultat ne peut être obtenus.
Je pense que mon maître voulait non seulement enseigner la maîtrise des techniques d’épée, mais aussi nous faire comprendre que mal utiliser cette arme peut être dangereux.
Il voulait souligner l’importance de la conscience et de la responsabilité dans son maniement.