Lorsqu’on écrit le caractère 「太」 au pinceau, il ne faut ni trop serrer, ni le tenir trop faiblement.
( Je vous invite à lire l’article du 23 juin « Plus grand que grand ».)
Il faut écrire dans un flux continu, en maintenant inconsciemment un équilibre subtil depuis le sommet de la tête jusqu’au Dantian (丹田), ou même avec tout le corps.
Bien sûr, il faut aussi connaître l’ordre des traits.
Il est tout à fait naturel que l’on mette des années à maîtriser l’écriture de ce caractère qui ne comporte pourtant que quatre traits.
Il suffit de s’exercer, patiemment, avec soin, sans se presser.
Je pense que les enchaînements du Tai Chi sont similaires.
Plus on se dit : « Je n’arrive pas à retenir la forme », ou « Je veux progresser », plus le corps se tend.
Si je dis que « Il n’est pas nécessaire de chercher à devenir meilleur », ça risque de choquer, mais plutôt que de pratiquer dans la négativité en pensant qu’on n’y arrive pas, il suffit simplement de faire. C’est tout.
Le désir de « bien paraître » ou de « devenir plus fort » engendre des tensions ; l’attachement crée la crispation. Il faut comprendre que s’éloigner du désir est la première étape vers la souplesse. Je n’aime pas trop le mot « pleine conscience (mindfulness) », mais je suis convaincue qu’en vivant simplement et en pratiquant le Tai Chi, on peut acquérir non seulement la souplesse du corps, mais aussi celle de l’esprit.
