Un élève qui avait pratiqué le Karaté m’a demandé si le Tai Chi possédait, lui aussi, un système de grades.
Étant japonaise, j’ai toujours considéré comme allant de soi l’existence d’un système de niveaux (kyū/dan) dans les arts martiaux comme le Judo, l’Aïkido, le karaté, le Kendō, le tir à l’arc (kyūdō), et bien d’autres encore.
Mais c’est vrai que le Tai Chi, qui vient de Chine, n’a ni ceinture noire ni blanche.
En me renseignant, j’ai découvert que le terme « dan » est propre au Japon, même si des systèmes similaires existent ailleurs, comme les grades dans le Taekwondo coréen ou les titres de grand maître aux échecs. Ce genre de hiérarchie se retrouve aussi dans d’autres domaines comme la calligraphie, le shōgi (échecs japonais) ou les arts du spectacle.
Ce n’est donc pas quelque chose d’exclusif aux arts martiaux japonais.
Cela dit, les grades ont des avantages : ils donnent un objectif clair, rendent les efforts visibles, et renforcent la confiance en soi.
C’est sans doute pour cela que l’on se demande : « pourquoi le Tai Chi n’a-t-il pas de ceinture noire ? »
Quand on pense aux arts martiaux, on pense souvent aux sports de combat, à la force physique.
Mais le Tai Chi, qui met l’accent sur la santé et la self-défense, a une origine très différente.
Dans les arts martiaux chinois, le système de reconnaissance suit une autre logique.
Un élève ordinaire est simplement appelé « étudiant ». Mais si la personne montre des qualités particulières, tant sur le plan des compétences que de la personnalité, elle peut participer à une cérémonie d’entrée et devenir un « disciple de l’école » (入室弟子 / rù shì dìzǐ).
Après des années d’entraînement, si elle reçoit l’aval du maître (印可 / yìn kě), elle peut être reconnue comme « transmetteur » (伝人 / chuán rén ) et enseigner à son tour.
